CARDIOLOGIE
L'hyperTension artérielle (HTA)
Qu'est-ce que la pression artérielle ?
Quand le cœur se contracte, il agit comme une pompe qui propulse le sang dans toutes les artères pour apporter énergie et oxygène à l'organisme. Le sang, ainsi mis en circulation, exerce une pression sur la paroi des artères. Cette pression ou tension artérielle peut être mesurée, et on l'exprime en millimètres de mercure (mmHg) ou en centimètres de mercure (cmHg).
La tension artérielle s'exprime par deux valeurs :
- La systolique correspond à la pression dans les artères au moment où le cœur se contracte (systole) et éjecte le sang dans le réseau artériel (c'est la pression maximale du sang) ;
- La diastolique correspond à la pression dans les artères au moment où le cœur se dilate et se remplit, entre deux contractions (c'est la pression minimale du sang).
La pression (ou tension) artérielle est normale si elle est inférieure à 14/9 cmHg lorsqu'elle est mesurée en cabinet médical.
La tension artérielle n'est pas constante : elle varie tout au long de la journée. Elle est basse la nuit en position allongée, elle augmente en position debout, et davantage encore lors des efforts physiques.
L'Hypertension Artérielle
On parle d'HTA lorsque :
- une pression artérielle systolique est supérieure à 140 mmHg et/ou
- une pression artérielle diastolique est supérieure à 90 mmHg
Le plus souvent sa découverte est fortuite car l'HTA peut être asymptomatique. Mais il existe quelques symptômes à connaître et qui doivent alerter les soignants :
- Maux de tête à l'arrière du crâne légèrement battants, survenant plutôt le matin et ne cédant pas aux antalgiques mais s'estompant après le lever,
- Vertiges,
- Acouphènes, mouches volantes ou éclairs devant les yeux,
- Fatigabilité, nervosité, insomnie,
- Epistaxis (saignement de nez).
Causes
1- L'hygiène de vie comporte des éléments susceptibles de faire augmenter la valeur de la tension artérielle :
- une alimentation riche en sel, et pauvre en fruits et légumes ;
- une consommation trop importante d'alcool ;
- la consommation excessive de réglisse ;
- une activité physique insuffisante ;
- un excès de poids ;
- le tabac ;
- une vie stressante.
2- L'âge : le risque d'hypertension artérielle augmente avec l'âge.
3- L'origine ethnique : les Antillais et les personnes originaires du sud de l'Asie sont plus susceptibles de développer une hypertension artérielle.
4- Les antécédents familiaux : le risque est plus élevé si un des membres de la famille a eu une hypertension.
5- Par ailleurs, certaines affections des reins, des glandes surrénales ou de la thyroïde peuvent provoquer une hypertension artérielle. Dans ces cas, le traitement de la maladie permet de faire baisser les chiffres de la tension artérielle. Ces situations sont toutefois assez rares.
Examens Complémentaires
Pour confirmer le diagnostic et évaluer le retentissement de l'HTA :
- Bilan sanguin : iono, urée, créatinémie, bilan gylcémie, triglycérides,...
- Bilan cardiaque : l'ECG et épreuve d'effort, holter, radio du thorax et l'echocardiographie : systématiques, recherchent une hypertrophie du ventricule gauche ou des complications plus sévères (séquelles infarctus...)
- Le fond d'oeil : systématique, la classification en 4 stades de gravité croissante est une bon indice de sévérité de l'HTA.
- Le Scanner Cérébral : demandé si il existe des symptômes neurologiques.
Traitements
Elles ont pour but de faire baisser la tension et de diminuer le risque cardiovasculaire. Dès que l'hypertension artérielle est suspectée, la mise en place des mesures hygièno-diététiques apporte un bénéfice sur le contrôle de la maladie.
- Arret du tabac
- Alimentation équilibrée
- Perte de poids
- Diminuation consommation sel et alcool
- Activités physiques (campagne publicitaire pour les 30 minutes de marche quotidienne)
Les anti-hypertenseurs se divisent en plusieurs classes :
- les diurétiques thiazidiques agissent sur les reins et favorisent l'élimination du sel (ex : Fludex, lasilix, aldactone) ;
- les bêta-bloquants ralentissent la fréquence cardiaque et limitent l'intensité de la pression que le sang exerce sur la paroi des artères (ex : Ténormine, sectral, avlocardyl) ;
- les inhibiteurs calciques facilitent le relâchement des artères (ex : Loxen, amlor) ;
- les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC : Renitec, coversyl ) et les antagonistes des récepteurs à l'angiotensine II (ARA II : Tareg, aprovel) agissent sur certaines hormones (rénine et angiotensine) qui régulent la tension artérielle en diminuant la contraction des vaisseaux.
- Les vasodilatateurs : ils bloquent les récepteurs alpha-1 sympathiques périphériques, ce qui entraîne une vasodilatation des artérioles et des veinules et donc une baisse de la pression artérielle (ex : mediatensyl, eupressyl)
Complications
1 - L'accident vasculaire cérébral
Un accident vasculaire cérébral, aussi appelé AVC, est une altération du fonctionnement d'une partie du cerveau après l'obstruction d'une artère ou une hémorragie.
2 - L'hypertrophie cardiaque
En présence d'une tension artérielle trop élevée, le cœur doit exercer un travail supplémentaire pour propulser avec suffisamment de force le sang dans les artères. De ce fait, on constate une hypertrophie puis à la longue, une insuffisance cardiaque apparait. (explication de l'hypertrophie ventriculaire Gauche sur l'ECG : http://www.e-cardiogram.com/ecg-lexique_alpha.php?terme_lex=h&id_lex=210)
3 - L'angine de poitrine et l'infarctus du myocarde
L'hypertension artérielle altère au fil du temps la paroi des vaisseaux et accélère le processus d'athérosclérose au niveau des artères coronaires. En fonction du degré d'obstruction, les pathologies et les symptômes sont différents.
L'angine de poitrine (ou angor) est causée par une obstruction partielle des artères coronaires.
L'infarctus du myocarde est provoqué par une obstruction totale d'une artère coronaire, qui empêche l'apport de sang à une partie du muscle cardiaque, et donc de l'oxygène nécessaire au fonctionnement du cœur.
4 - L'artérite des membres inférieurs
Les artères sont des vaisseaux particulièrement sensibles à des facteurs irritants comme le tabac, le cholestérol et l'hypertension artérielle. En présence de ceux-ci, les artères réagissent toujours de la même façon : elles deviennent plus rigides, leurs parois s'épaississent et leurs calibres diminuent. Cette réaction est appelée artérite.
Le signe le plus habituel est la survenue d'une crampe dans un mollet ou dans une cuisse survenant lors de la marche et qui cède avec l'arrêt de l'effort. Cette crampe traduit le fait que dans l'artère devenue trop rigide et étroite, la circulation du sang est limitée et difficile. L'approvisionnement en oxygène dont le muscle a besoin pendant un effort n'est plus assuré.
5 - Les autres complications
Au niveau des reins : après quelques années d'hypertension artérielle, l'insuffisance rénale s'installe. Ce phénomène est en constante augmentation car nous vivons aussi de plus en plus longtemps.
Au niveau des yeux : l'hypertension artérielle provoque des lésions au niveau de la rétine qui peuvent conduire à la cécité.
Source : http://www.ameli-sante.fr/hypertension-arterielle/definition.html
Edité en 2003, mis à jour en septembre 2008, mis à jour en janvier 2014